mercredi 27 février 2008

Janvier 2008 : "Voyage en religion à Saint-Michel de Cuxa"





L'abbaye de Saint-Michel de Cuxa (on peut le voir orthographié Cuixà, du nom catalan Sant Miquel de Cuixà ; se prononce aussi Coucha) est un monastère bénédictin situé au pied du Canigou (2 784,66 mètres), sur la commune de Codalet à proximité de Prades dans les Pyrénées-Orientales.










L'architecture de l'abbaye Saint Michel de Cuxa est un des rares témoignages du passage de l'art préroman vers le roman, au tournant de l'an mil.



A l'origine, en 878, on trouve une fondation monastique à caractère familial. Celle-ci est choisie par la papauté pour asseoir son autorité en Catalogne, ce qui confère au monastère un grand rayonnement et favorise une intense activité culturelle vers la fin du Xe siècle. Le monastère fait alors partie d'une congrégation réunissant Lézat, Mas-Garnier, St Hilaire et Alet. L'église est consacrée en 974. D'autres éléments - crypte (avec sa colonne centrale), chapelle de la Trinité, clochers ( le clocher carré domine de ses 40 mètres de haut les vergers environnants - à l'origine, il existait un clocher jumeau qui encadrait la nef.) sont ajoutés au XIe siècle par l'abbé Oliba (1008-1035).






Le cloître, le plus grand des Pyrénées, est roman. Son tracé est quadrilatère irrégulier (37,8 m à l'ouest, 29,4 m au nord, 37,4 m à l'est, 27,2 m au sud). La galerie sud s'appuie sur le collatéral nord de l'église et la galerie orientale sur le croisillon nord du transept. Elles sont couvertes par une charpente en bois.







Cette période d'apogée ne dure pas et dès le XIIe siècle commence une lente phase de déclin. Au XVIe siècle, le passage du monastère sous le régime de la commende n'améliore pas une situation déjà très critique. Enfin, la révolution française porte le coup final avec l'expulsion du dernier moine en 1793. L'abbaye est alors dévastée.






Au cours du XIXe siècle un projet visant à construire un bassin pour alimenter une forge entraîne la destruction du cloître et des bâtiments conventuels. Finalement, le projet est abandonné (trop tard) et le lieu tombe progressivement en ruines.

A ce néfaste projet, il convient d'ajouter les effets dévastateurs d'antiquaires de la fin du XIXe, peu scrupuleux, qui ont dilapidé les chapiteaux du cloître (dont une bonne partie est exposée dans des musées américains, au Metropolitan Museum de New York et à Philadelphie en particulier). 36 des pièces manquantes se trouvent aux Etats-Unis. Deux sont au Louvre.

Le retour de la vie monastique et l'intervention d'architectes de talent (Puig i Cadalfach, en particulier) sauvent le monastère de la ruine totale. Les travaux ont été effectués de 1953 à 1970. L'église est alors rendue au culte et les chapiteaux restant dans la région regroupés à l'emplacement du cloître.

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